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Et si... Bède le Vénérable avait lu Akira Toriyama
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25 avril 2010

Le Pauvre Type (The Poor Bastard), de Joe Matt

pauvreFigure du comics alternatif, Joe Matt est un auteur qui n'a donné que dans le récit autobiographique, publiant l'ensemble de sa porduction dans son périodique Peep Show (chez Drawn & Quarterly), ses histoires étant également reprises sous forme de recueils. Celui qui nous intéresse aujourd'hui, The Poor Bastard (Peep Show pour la version française, puis Le Pauvre Type pour la très bonne édition Delcourt 2008) constitue sans doute son travail le plus aboutit. Et c'est tout simplement excellent.

Joe Matt y met sa pitoyable vie en image sans aucun tabou, et on prend un malin plaisir à suivre les tribulations maniaco-sexuelles d'un loser assumé, pingre, grincheux, pleurnichard, insuportable, obsédé sexuel, voyeur, obsessionel... c'est très bien fait, à peine a-t-on fini une page qu'on veut absolument connaître la suite, on est très facilement pris par ce personnage assez hors du commun. On sent qu'il y a eu au sein de chaque chapitre une volonté de "travailler" ces souvenirs, d'y mettre de l'ordre, de ne pas simplement aligner des évènements les uns à la suite des autres (en ce sens The Poor Bastard est très différent de Peep Show (Streap Tease pour la version française (oui on s'y perd un peu))).

Joe_MattLes dessins quant à eux, bien que simples, sont un régal de lisibilité et de noir et blanc maîtrisé, avec des expressions faciales génialement exacerbées. L'auteur a beau donner l'impression de se reposer sur ses aquis, on ne lui en demande pas plus. Le découpage systématique en planches 6 cases et la tendance à garder toujours le même type de cadrage et les mêmes angles de vue tout au long de l'album donnent à l'ensemble un côté feuilletonesque et une apparente cohérence, en plus d'accentuer l'aspect dessin animé (ou view-master pour reprendre un objet cher à l'auteur). En bonus on a également le droit à l'apparition régulière des deux meilleurs amis de Joe, à savoir Chester Brown et Seth (eux aussi figures marquantes de l'actuelle bande dessinée alternative américaine).

En somme The Poor Bastard est un exercice d'autobiographie crue et sans tabou très réussit, une lecture hautement jouissive à ne pas manquer.

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